dimanche 29 juillet 2012

Dernières escales en Inde, la ville sacrée d'Hampi puis Bangalore


C’est en train couchettes que nous quittons les plages et les églises de Goa pour la ville sacrée d’Hampi. Le train s’arrête à la gare d’Hospet, ville bruyante et grouillante où nous prenons un bus touristique plutôt kitsch avec ses fausses colonnes grecques entourant la cabine du chauffeur pour nous amener à Hampi. Et là le choc est brutal, nous arrivons au cœur des ruines de la cité où les hôtels et boutiques ont été à moitié démolis et pour cause, le gouvernement indien vient de décider la destruction totale de tous les bâtiments neufs pour redonner au site son aspect initial. Il faut dire que les indiens, sentant le filon, s’étaient précipités sur les ruines pour construire hôtels, restaurants et boutiques en utilisant et en détériorant les structures de bâtiments vieux de plus de 500 ans…
L’ambiance ressemble un peu à celle d’une ville fantôme où les singes sont les premiers à reprendre leurs droits. Il reste quand même quelques bonnes adresses et le restaurant, le Mango Tree, où nous mangeons en est une, à l’écart de la ville avec une vue sur la rivière et ses collines dans une ambiance zen et tout ça pour 5 euros à peine…
Le lendemain, nous partons faire une visite guidée de la cité à vélo. Et les vélos ne sont absolument pas un luxe tant cette ville est immense. Capitale d’un des plus grands royaumes Hindou du 14ème siècle, elle a compté jusqu’à 500 000 habitants, 100 000 esclaves, 50 000 chevaux, 5 000 chameaux et 1000 éléphants, en faisant l’une des plus grandes cités mondiale de l’époque. Mais aussi l’une des plus riches, des bazars spécialisés étaient les lieux d’achats et de ventes des richesses de l’ensemble du royaume : or, argent, pierres précieuses, chevaux,… Son influence économique, culturelle et artistique est telle qu’elle s’étend de Venise aux portes de la Chine.
Il aura fallu l’alliance de 4 sultans musulmans venus du nord de l’Inde pour mettre fin à cet âge d’or. Ils laissèrent alors le choix à la population hindoue de rester et se convertir ou de mourir…celle-ci quitta la ville, les temples furent détruits (plus de 2000 !) et le site tomba dans l’oubli jusqu’à sa redécouverte au milieu du 19ème siècle.
Le décor que nous avons pu apercevoir la veille est fabuleux. La cité est entourée de collines parsemées d’arbustes et recouverts d’énormes rochers aux formes arrondies semblant avoir été déposés là comme des galets par les dieux hindous pour protéger la ville. Et au milieu de ce décor, les vestiges de la cité où on se balade au milieu de temples, de statues, de bazars, d’écuries pour chevaux et éléphants, de bains et de palais royaux aux fresques et colonnes dont les gravures représentant la vie quotidienne et la religion hindoue ont survécu aux siècles…vraiment magique ! Et puis, Hampi, c’est aussi la force spirituelle des lieux qui sont les sources de nombreux récits de la religion hindoue. Ce serait notamment ici que le dieu-singe Hanuman, l’un des plus importants, serait né et que Shiva aurait ouvert son 3e œil…
Le lendemain, nous repartons à vélo découvrir l’autre rive. La traversée de la rivière est assez pittoresque et…indienne. Notre carte affiche qu’il y a un pont dont les travaux sont en cours. Arrivés sur la rive, un pont est effectivement là mais à moitié effondré et trois camions de chantiers aux pneus crevés ont été abandonnés…L’impression assez étrange que, dans ce pays, les choses restent souvent à moitié faites. Nous prenons donc une barque où s’entassent les motos et vélos pour traverser et découvrir le visage que devait présenter le cœur d’Hampi, quelques mois auparavant avec des villages entiers dont les poteaux et les poutres sont ceux des maisons de l’époque sur lesquels les habitants ont ajoutés un coup de plâtre ou de peinture. Nous poursuivons notre chemin au milieu de ce décor toujours aussi irréel de pierres et de végétation vers le lieu de naissance d’Hanuman. Situé tout en haut d’une colline, il faut gravir quelques centaines de marches pour arriver au sommet et au temple blanc dédié au dieu-singe. Mais la vue est magnifique et offre un superbe panorama sur la cité d’Hampi.
En rentrant doucement vers Hampi, nous tombons devant un très vieil indien, habillé d’un simple drap blanc, marchant péniblement à l’aide d’un bâton et au milieu de la route, accroupi avec ses fesses au niveau des chevilles et portant un lourd sac de nourriture. Après avoir fait arrêté une moto, les indiens échangent avec lui et celui-ci n’accepte pas leur aide et souhaite simplement de la nourriture. Plusieurs voitures s’arrêtent et il n’acceptera aucune aide…L’Inde est si complexe à comprendre et nos quelques semaines n’en sont qu’un petit aperçu…
Il est déjà temps de quitter cette cité qui restera un de nos meilleurs souvenirs indiens. Nous partons en bus couchettes pour Bangalore retrouver nos amis, Claire et Guilhem, installés depuis peu.
Nous débarquons tôt le matin à l’immense gare routière de la ville où des centaines de bus se retrouvent et dans lesquels s’engloutissent des milliers de Bangalorais par jour et il faut jouer des coudes pour monter ! Après deux petites heures de trajet en pleines heures de pointe, nous arrivons dans une banlieue paisible, avec ses petites échoppes et ses quartiers résidentiels. Et derrière le temple dédié à Ganesh (le dieu à la tête d’éléphant), Guilhem nous accueille dans leur jolie maison. Ça fait bizarre de se dire que nous nous étions vus auparavant dans leur petit appartement de Paris…
Ces quelques jours à Bangalore nous permettent de visiter (un peu) la ville, d’échanger sur nos impressions indiennes, de changer des dizaines de fois le monde autour de bières indiennes, d’apprendre à cuisiner indien et de nous reposer…un très bon séjour…on vous remercie et on reviendra !
Après 3 jours bien reposants, nous repartons sur Delhi en avion pour prendre notre vol pour Kathmandu et le Népal !

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