La région du Chiapas au Mexique, entre Maya et Zapatistes

Nous voilà maintenant dans le dernier pays d'Amérique Centrale que nous visiterons: le Mexique. Si, comme nous, vous appréhendiez ce pays et sa légendaire violence et bien soyez rassuré: pas de guerre civile, pas d'homme a la mine patibulaire à tous les coins de rue et encore moins de sentiment d'insécurité. Les gens sont souriants, toujours prêts à discuter et la région du Chiapas est magnifique.
Nous commençons notre séjour par un passage de frontière original, entre mini-bus, remontée d'une rivière en lancha puis re-mini-bus et des tas de contrôles militaires (seul moment où l'on a senti que la zone pouvait être dangereuse).

Nous arrivons dans la ville de Palenque où nous passons une bonne nuit bien méritée. Le lendemain, direction la cité Maya du même nom. Plus petite que Tikal, elle ne comporte pourtant pas moins de 1000 temples dont seulement 10% de la superficie a été extirpée des racines de la jungle. Les sculptures murales ont été mieux conservées qu'à Tikal, des fragments de couleurs sont encore visibles. Ce devait être vraiment magnifique à l'époque...
 Petit point d'histoire en passant: lorsque les espagnols ont envahi l'Amérique Centrale (XVIe siècle), les Mayas n'avaient plus la grandeur d’antan et les cités que nous avons visitées n’étaient quasiment plus habitées. En effet, des années auparavant ils ont subi de nombreuses guerres internes, et une forte sécheresse. A Palenque, il semble qu'ils aient été victimes également d'une épidémie de peste. Cependant, le peuple maya a résisté à l’invasion hispanique et est toujours là, avec sa culture et sa propre langue toujours très vivante.
Autre chose importante concernant les Mayas: leur calendrier! Alors fin du monde ou pas le 21/12/12? Nous avons mené notre enquête auprès des mayas locaux. En effet, un cycle de 5000 ans s'achève ce jour-là, mais pour les Mayas la vie est un éternel recommencement. Ainsi, ce ne sera pas la fin du monde, mais le début d'un nouveau cycle. Des fortes perturbations climatiques seraient quand même à prévoir durant ce changement... Nous verrons bien...
Voilà voilà pour les Mayas.

Nous quittons la forêt tropicale et la chaleur pour les conifères et le froid (et oui nous aussi!) de l’ancienne ville coloniale de San Cristobal, dans la région du Chiapas. Nous profitons de ce voyage pour visiter également 2 très beaux sites naturels du Chiapas, la cascade de Misol-Ha, haute de 35m et en pleine jungle. Puis les cascades turquoise d’Agua Azul et son eau transparente…

La  ville de San Cristobal est très marquée par la lutte menée par le sous-commandant Marcos et les zapatistes depuis les années 80, ils se battent de manière plus ou moins pacifiste (ils ont des armes mais ne souhaitent pas s’en servir) pour la reconnaissance des droits des indigènes (plus d'info ici)

Les maisons espagnoles typiques de l'ère coloniale, les couleurs ocres et les ruelles pavées en font une très jolie (et très touristique) bourgade. Nous la visitons une journée entre marché artisanal et marché local et nous en profitons aussi pour nous promener à cheval dans les villages environnants...

Et puis c'est déjà fini, direction Mexico city! Après une nuit de bus, nous nous retrouverons dans une des plus grandes villes du monde, en compagnie du frère d'Anaïs qui par chance y avait un déplacement professionnel...



Et pour vous accompagner dans la journée, une petite chanson qui nous a semblé adaptée au contexte dans la région du Chiapas:

Depuis les piscines de Semuc Champey à la cité maya de Tikal

Partis à 9h du matin de Panajachel, nous arrivons vers 23h dans un lodge de Semuc Champey en plein milieu de la jungle sous une nuit étoilée. Nous avons fait la dernière heure du trajet, debout à l’arrière d’un pick-up, en compagnie d’une douzaine de locaux sortant du bar…

Après une bonne nuit de sommeil, nous partons vers le parc de Semuc Champey à quelques pas du lodge. Après une petite heure de marche au milieu de la jungle, nous atteignons un point de vue où le décor est tout simplement magnifique. Juste en dessous de nous, une rivière plonge sous la roche et laisse place à la surface à une quinzaine de piscines débordantes aux couleurs allant d’un bleu sombre à turquoise. Et ce n’est que le début, puisque nous descendons ensuite nous baigner dans ces piscines et plonger de l’une à l’autre.
Après avoir déjeuné, nous allons visiter une grotte dans laquelle passe une rivière souterraine pendant une heure à la lueur de bougies. La fin de la visite débouche sur un saut de 4m dans une eau noire. Cette ballade souterraine est assez surréaliste.

Après une soirée bien festive à l’hôtel en compagnie de canadiens, américains et hollandais mais également d’une énorme tarentule, nous repartons (déjà) le lendemain pour Flores et les ruines mayas de Tikal.

Une autre journée de transport nous fait donc arriver sur la presqu’île de Flores. Le lendemain, nous partons pour une journée à Tikal. Cette ancienne ville maya est impressionnante par son immensité et l’atmosphère qui y règne au petit matin. Nous marchons dans la jungle au milieu de la brume, accompagnés par de nombreux animaux (singes hurleurs, singes araignées, agoutis, écureuils et perroquets), pour nous retrouver face à des temples immenses, dernières traces d’une civilisation éteinte depuis près de 1100 ans à cause de la sécheresse et de guerres internes. La vue de l’un des temples ne laisse apparaître que les sommets des plus hauts temples du site au milieu de la jungle qui a repris ses droits.

A notre retour à Flores, nous nous baignons dans le lac au coucher du soleil. Nous partirons demain pour le Mexique et pour découvrir un autre site Maya : Palenque.

Premiers jours au Guatemala

A notre arrivée à Guatemala City, nous partons directement pour l’ancienne capitale coloniale d’Antigua. Cette ville a des petits airs de Paraty, où nous avions passé quelques jours au Brésil, avec ses maisons colorées et ses ruelles pavées. Nous y passons deux jours pour visiter ses nombreux monastères et églises et ses fabriques de bijoux en jade. Les espagnols l’ont construite au pied de trois volcans et au croisement de trois plaques tectoniques, de nombreux bâtiments sont en ruines à cause des tremblements de terre et d’autres stigmates sont encore nettement visibles sur les monuments. A la différence du Panama et du Costa Rica, le Guatemala est beaucoup plus marqué par ses traditions et sa culture en raison de son histoire Maya.

Après ce petit séjour à Antigua, nous nous dirigeons vers le lago d’Atitlan et son plus gros village : Panajachel (à prononcer c’est pas évident). Le lac est bordé par de nombreux villages. Pour aller les visiter, le moyen le plus simple est de prendre une lancha qui est en fait une grosse barque à moteur faisant la navette entre les différents villages. Ces derniers sont très différents des uns des autres : Santiago possède un énorme marché où des femmes dont les vêtements aux dominantes lilas et bleues vendent des tissus, des légumes et des fruits de toutes les couleurs ; San Pedro est le village touristique où l’ensemble des restaurants et boutiques se concentrent sur une petite ruelle reliant les deux embarcadères du village ; San Juan, accessible depuis San Pedro en Tuk-Tuk (moto transformée en taxi deux places), est beaucoup moins touristique et cela se ressent dans le calme qui règne dans ses rues ; et enfin, San Marcos, est plus calme et pour cause, le village est devenue un refuge pour les touristes en quête de méditations et de massages.

Après une soirée à Panachajel, nous repartons le lendemain pour Semuc Champey, destination fortement conseillée par de nombreux routards rencontrés en cours de voyage.

Entre la pluie et le beau temps…

Nous quittons donc Monteverde pour nous rendre dans la vallée d’à côté, au pied du volcan Arenal. Pour ce faire, nous traversons le lac du même nom puis reprenons un autre bus, toute une expédition!
Ce volcan est toujours en activité, et crache de la fumée et de la lave de temps en temps. Bon, c’est ce que l’on nous a dit, puisque, pour être honnête, durant les 2 jours où nous y étions, son sommet est resté dans les nuages… Nous en avons néanmoins profité pour faire une rando à son pied, et marcher entre les cannes à sucre, la forêt tropicale et sur les coulées de lave qui datent de 1992. Pour rassurer ceux qui nous croient toujours au soleil, nous nous sommes pris de sacrées averses tropicales en même temps, de celles qui trempent complètement en moins de 5 mn. Nous avons donc compris pourquoi la forêt est du type ‘rain forest’ ;-)
Histoire de nous réchauffer, nous sommes allés ensuite nous baigner dans des sources thermales à l’état naturel. Une eau à 38°, dans la forêt tropicale, sous la pluie. Tranquille…
Le volcan ne voulant pas se montrer, nous reprenons la route pour la côte Pacifique, à Playa del Coco… Vous imaginez déjà les cocotiers, les vagues tranquilles, etc… ? C’est ça. Mais ajoutez en plus une superbe auberge à 10$ la nuit avec la piscine la plus grande du monde !
Notre petit tour au Costa Rica s’achève sur ce dernier jour, nous prenons le lendemain un bus qui nous emmènera au Guatemala. 2 jours de trajet sur la panaméricaine, le temps de « savourer » les 30° qui règnent dans le bus sans climatisation et une nuit dans une chambre sur les toits de San Salvador … Vous avez trop froid, nous avons eu trop chaud ! ;-)

Conseil aux voyageurs :
  * Pour votre séjour à Monteverde et Santa Helena - Arenal, nous vous recommandons les hostels ‘Sleeping Sleepers’, peu chers et vraiment bien !
  * L’hostel de Playa del Coco s’appelle le Pacific Palms




Et pour vous donner l’ambiance musicale ici, un autre tube du moment. Attendez 2mn (bon, sans forcément regarder le clip), et vous l’aurez en tête toute la journée ! (...feliz, feliz, feliz, feliz, feliz, feliz….)

Pura Vida au Costa Rica

Après notre passage mouvementé de la frontière panaméenne, nous voici arrivés à Puerto Viejo de Talamanca sur la côte Atlantique du Costa Rica. Le décor n’est pas trop dépaysant par rapport à Bocas del Toro avec ses cocotiers et son sable fin. Nous n’y restons malheureusement qu’une soirée et une petite matinée car nous souhaitons partir vers la région montagneuse de Monteverde.

Nous faisons un arrêt d’une soirée dans la capitale San José. Il n’y reste plus grand-chose de son architecture coloniale mis à part son plan de ville et ses rues quadrillées. Nous partons dès le lendemain pour le parc national du Monteverde et la petite ville de Santa Elena.

Et là, nous nous retrouvons au milieu des superbes montagnes et forêts costaricaines dans une sorte de DisneyLand dédié à la faune et à la flore du pays. Les bâtiments alternent entre hôtels, restaurants, agences de tourisme et boutiques de souvenirs. Pour notre première excursion, nous partons visiter une plantation de café et de canne à sucre tenue par la même famille depuis 4 générations. Cette visite nous fait découvrir tout le processus de fabrication du café, de sa culture jusqu’à sa torréfaction ainsi que celui du sucre de canne. Nous passons la soirée en compagnie d’une trentaine d’espèces de grenouilles aux couleurs et aux tailles complétement différentes !

Le lendemain, nous partons nous balader sur des ponts suspendus au-dessus de la canopée d’une « cloud forest », littéralement forêt dans les nuages qui porte bien son nom, à la découverte du mystérieux et néanmoins célèbre Quetzal (oiseau sacré des mayas et emblème du Guatemala). Et la chance est avec nous puisque nous le verrons avec son superbe plumage rouge et vert.

Dans la soirée, nous partons faire une visite nocturne de la forêt à la rencontre de nombreux oiseaux plus ou moins endormis (motmots, toucanets,…), d’agoutis, d’olingos, de fourmis coupeuses de feuilles (qui travaillent 24h/24 et 7j/7 sans faire de grève) et d’insectes de toutes tailles.

Nous partirons le lendemain après-midi pour le volcan Arenal – volcan le plus actif du Costa Rica – mais non sans avoir fait notre traditionnelle randonnée. Rien à voir avec 1600 m de dénivelés, même si le sentier est raide, mais elle nous permet d’avoir une très belle vue sur la côte Pacifique et la frontière du Nicaragua.

Un petit goût de paradis à Bocas del Toro

Nous quittons la jungle de Boquete pour nous rendre sur les rivages de la mer Caraïbe, dans un archipel que Christophe Colomb aurait tellement aimé qu’il aurait donné son nom à plusieurs îles (îles Colon, Cristobal, etc…). Nous commençons par prendre une ‘lancha’, les taxis-bateaux  de l’archipel afin de nous rendre sur la plus grande île, dans la ville de Bocas del Toro. Là, le dépaysement est total. Les gens sont tous en short, une majorité de reggaeman, des vélos, des surfs partout, peu de voitures, et bien-sûr des cocotiers.
Après une première soirée passée à manger du poisson sur des musiques reggae, nous nous levons le lendemain matin, direction : The Dutch Pirate, notre école de plongée ! Première fois pour Philippe-Antoine, remise en route après 10ans pour moi. Quelques explications théoriques et nous voilà partis en bateau au milieu de l’archipel. Nous nous équipons, puis plouf. Et là, première respiration sous l’eau. C’est toujours incroyable… Nous nous baladons ensuite durant 40mn, entre les coraux et les poissons exotiques tous aussi colorés les uns que les autres. Nous rencontrons même un énorme barracuda. L’expérience nous plait tellement que nous décidons de refaire une sortie juste après, dans un autre lieu et pour 50mn à nouveau. Là, nous croisons le chemin d’un poisson caméléon qui change de couleur instantanément en fonction du fond marin. Des souvenirs fantastiques.
L’après-midi, direction la plage de Red Frog sur une autre île. Une plage paradisiaque, quasiment déserte. Enfin, pas tout à fait, puisque, comme son nom l’indique, de petites grenouilles rouges habitent sur cette île. Elles ne mesurent pas plus de 2cm et nous avons mis un certain temps à en trouver pour vous ramener ces photos!

Retour ensuite sur notre île, afin de prendre rdv avec Luis, le surfeur. Et oui, demain on s’y met c’est décidé. Nous voilà donc partis le matin pour cette première leçon. Quelques explications techniques et hop dans l’eau, au milieu de la mer. De grosses grosses vagues au début qui m’ont carrément effrayé, puis nous trouvons un coin plus tranquille  afin de pouvoir monter un peu sur nos ‘boards’. Philippe-Antoine en rapportera même une petite blessure sous l’œil, il a comme qui dirait, ‘fusionné’ avec sa planche…

Puis c’est déjà fini… Nous devons continuer notre route vers Mexico City, mais on reviendra ! Pourtant les indiens panaméens n’en ont pas décidé ainsi. Ils bloquent actuellement tout le pays pour protester contre l’ouverture d’une mine sur leur territoire qui aurait de graves conséquences sur leur environnement (une noble cause, plus d'info ici). Toutes les routes sont fermées jusqu’à nouvel ordre, et l’impact économique de ce blocus est immense pour le pays. En ce qui nous concerne, nous décidons d’écouter les rumeurs qui disent que des passages sont toujours possibles entre les barrages et partons pour le Costa Rica. Les rumeurs disent vrai et après avoir rencontré 5 barrages et changé 5 fois de taxis, nous parvenons à la frontière. Juste à temps, car le douanier allait partir ! Nous traversons le pont qui sert de zone franche entre les 2 pays, et nous voici maintenant au Costa Rica…




On pense aussi bien à vous et on vous envoie un peu de chaleur d’ici histoire de vous réchauffer, il a l’air de faire frisquet en Europe ! Pour vous tenir chaud, un petit extrait du tube du moment ici:

Panama: entre le canal et la forêt tropicale...

Après un arrêt bien reposant à Miami, nous voici arrivés dans notre premier pays d’Amérique Centrale : le Panama.
Ce pays a récupéré en 1999 le contrôle du canal de Panama qui appartenait jusqu’alors aux Etats-Unis depuis 1921 et cela se ressent dès notre arrivée à la capitale – Panama City. L’argent du canal et les capitaux étrangers affluent, des tours se construisent le long du Pacifique, de nouvelles infrastructures se mettent en place (bus municipaux, métro,..) et les autorités réalisent de nouvelles écluses pour tout simplement doubler la capacité du canal ! Et dire que nous n’avions jamais entendu parler du Panama autrement que par son canal avant d’arriver ici, celui-ci se révèle être l’un des pays les plus dynamiques que nous ayons traversé.
Nous avons pu d’autant mieux découvrir la ville que nous avons rencontré une famille d’expatriés (Aude, Arnaud et leurs trois enfants) qui s’est occupée de nous pendant nos trois jours dans la capitale. Nous les remercions énormément pour leur accueil et leur gentillesse ! Nous avons ainsi pu découvrir les écluses de Miraflores du Canal, le Casco Viejo (quartier colonial de la ville en cours de rénovation), le quartier de Paitilla et ses tours, le parc Metropolitano et un superbe tour en bateau sur le canal !

Après ces trois jours, nous prenons un bus de nuit direction David pour repartir directement vers Boquete. Boquete est une petite ville (5000 habitants) à l’Ouest du Panama où se trouvent les deux plus beaux sentiers du pays (le Volcan Barú et le sentier de los Quetzales). Dès notre arrivée, nous partons pour le sentier de los Quetzales, mais notre taxi nous dépose sur le mauvais sentier (le sentier des cascades). Tant mieux, car nous apprenons ensuite que le sentier est fermé en raison de travaux. Après 4 heures de marche, nous rentrons nous coucher, la nuit dans le bus ayant été relativement courte et agitée.

Le lendemain, nous partons de bonne heure pour le sentier du volcan Barú. La vue en haut du volcan doit nous permettre de voir les deux Océans Pacifique et Atlantique. Malheureusement, une brume épaisse s’accroche au sommet et ce n’est que dans la descente que nous pourrons apercevoir l’Océan Pacifique. Cette randonnée nous a pris 9h mais nous revenons à l’hôtel avec des courbatures aux jambes. Après vérification, nous nous apercevons que le dénivelé indiqué sur les panneaux était bien des mètres et non des miles comme nous le pensions. Nous avons donc bien fait 1600 m de dénivelés et quelques 30 kms !
Après une bonne nuit de sommeil, nous nous dirigeons côté Atlantique vers Bocas del Toro et ses îles paradisiaques !