jeudi 26 avril 2012

Entre centre urbain et vie fluviale

Nous voici à Ho Chi Minh, capitale économique du Vietnam et dernière étape de notre séjour dans ce pays. Nous replongeons dans l’activité frénétique des scooters (plus de 7 millions pour 8 millions d’habitants) et des voitures afin de découvrir cette grande ville. Au contraire d’Hanoi,  nous sommes surpris de ne pas voir de « veille ville » mais de grandes artères, de grandes tour en construction, et quelques bâtiments vestiges de la colonisation française. Ce que nous découvrons également ici, c’est également la guerre du Vietnam et ses endroits symboliques.

Nous commençons par une visite dans les tunnels de Cuchi. Cette zone était l’arrivée de la piste Ho Chi Minh, route qui reliait le Vietnam du Nord (Communiste) et les Viet Kong du Sud en guerre contre les Américains. Point stratégique donc et sujet à de très nombreux bombardements. Pour y échapper, les habitants ont dû creuser des tunnels dans lesquels ils ont vécus plusieurs années. 200 km de galeries existent encore, et certaines peuvent être visitées. Des bus entiers de touristes s’y rendent, nous y compris. Nous nous sentons mal à l’aise durant cette excursion : notre guide qui nous explique avec un grand sourire comment les Viet Kong luttaient, le fonctionnement de leurs pièges, la photo souvenir devant un des chars capturé, le passage au stand de tir pour essayer les fusils d’assaut… On se croirait à Disneyland, alors que l’on mourrait ici, il n’y a vraiment pas si longtemps… Un endroit à voir pour le devoir de mémoire en faisant abstraction de tout ce qui l’entoure. Pour continuer, nous nous rendons dans le palais de l’unification, ancien palais présidentiel et lieu célèbre dans l’histoire de la guerre puisque c’est là que le président du Sud a abdiqué lorsque les chars Viet Kong sont rentrés sur la pelouse en Avril 1975. C’est devenu un musée et tout est resté figé depuis, du mobilier des années 70 au bunker et ses cartes d’Etat Major.
Pour terminer notre immersion, nous nous rendons au musée des souvenirs de guerre. Conçus pour ne pas oublier la violence des combats et bombardements américains, il rassemble une collection de photos de guerre, des massacres perpétrés, des brulures au Napalm ou encore des conséquences de l’agent orange déversé dans tout le pays (mutations génétiques, paralysies, ect…). Autant vous dire que nous étions bien retournés après tout ça, mais plus éclairés sur les conséquences de la guerre et ce que cela implique. Et dire que cela continue encore ailleurs…

Il est temps de repartir au Nord, vers le Cambodge, autre pays durement touché par les conflits. Nous y parvenons en passant 2 jours sur le delta du Mékong et ses îles à visiter les marchés flottants et quelques exemples d’activités locales (pêches, fermes à poissons, élevage de crocodiles, fabrication de galettes de riz et de bonbons à la noix de cocos…). Un retour au calme avant de replonger dans l’activité de Phnom Penh !

samedi 21 avril 2012

De Hanoï à Ho Chi Minh

Après avoir quitté Hanoi avec notre bus couchette (plutôt confortable même si mes pieds touchaient le fond du caisson...), nous voici arrivés dans l'ancienne capitale vietnamienne: Hué. La journée suffit pour visiter la ville et faire le tour de la citadelle et de sa cité interdite, plus petite que celle de Pékin et de nombreux bâtiments ont  été détruits pendant la guerre du Vietnam.
Par chance, Hué accueille un festival international de musique dans la bonne ambiance et la bonne humeur vietnamienne entre groupes de musiques traditionnelles vietnamiennes, cubaines, mexicaines, philippines ou encore belges (bon il jouait avec une chaise et des bouteilles de bière mais ça avait le mérite d'être original).
Le lendemain matin, nous partons à vélo visiter le tombeau d'un des derniers empereurs de Hué avant de repartir en bus couchette pour la petite ville de Hoi An plus au Sud.

Le premier contact avec Hoi An est assez difficile en raison de la foule de touristes qui y séjourne...mais une fois passée cette première impression, on découvre une ville restée figée à la fin du 19ème siècle avec ses petites ruelles et ses maisons basses aux façades aux couleurs ocres décrépites ou en bois noir qui s'illuminent à la lueur des lampions dès la tombée de la nuit. Hoi An, principal port du Vietnam de l'époque accueillait des commerçants européens et asiatiques avant de voir son influence décroître progressivement au profit du port de Danang et de ses machines vapeurs, associé à un ensablement progressif de sa rivière.
Et puis, Hoi An est également connue pour ses 500 boutiques de tailleurs! Et bien sûr nous en profitons pour nous faire faire une chemise et une robe sur mesure.
Les deux jours suivants, nous louons un vélo pour visiter les alentours entre rizières, villages de jardiniers et plages de sable blanc et cocotiers...la vie est dure...Nous partons ensuite nous balader à travers les petites ruelles et les belles maisons des deux petites îles faisant face à la ville.
C'est finalement avec regrets que nous quittons Hoi An en reprenant encore une fois un bus couchette pour Dalat.

Après un changement à Nha Trang où nous regardons le lever de soleil sur la plage en compagnie de centaines de vietnamiens se baignant ou faisant leurs exercices de tai shi quotidien, nous arrivons dans la ville romantique de Dalat.
"Romantique", c'est ce que disent les vietnamiens de cette ville qui cultive fleurs et fraises sous des hectares de serres mais honnêtement, il vaut mieux partir tout de suite pour les parcs plus au nord pour trouver du romantisme... Nous profitons tout de même de notre petite journée sur place pour visiter la ville, son jardin aux fleurs plutôt kitsch, sa gare ferroviaire, la maison du dernier empereur vietnamien, la "crazy house" et son marché où nous achetons du sirop des fameuses fraises de Dalat.

Après ces quelques jours à traverser le Vietnam du Nord au Sud, nous partons le lendemain matin pour Ho Chi Minh - Saigon et le delta du Mékong.


lundi 16 avril 2012

Good Morning Vietnam!

Après presque 4 semaines en Chine, nous voici arrivés au Vietnam à Hanoi. Le changement est radical au niveau de la température, après avoir été déposé dans le centre-ville vers 1h du matin, nous marchons jusqu'à notre hôtel sous plus de 30 degrés!

Dès le lendemain matin, nous nous baladons à travers la vieille ville avec ses rues étroites arborées où circulent scooters et vélos dans tous les sens, ses trottoirs impraticables recouverts de petites échoppes et restaurants, ses maisons de 4 mètres de large et à 2-3 étages.
Nos deux semaines dans le pays s'annoncent aussi plus faciles qu'en Chine du fait de l'usage assez courant de l'anglais.
Le matin suivant, nous partons pour 3 jours sur la baie d'Halong à quelques heures d'Hanoi. Nous passons la journée et la nuit sur une jonque à faire du kayak, visiter une grotte et se laisser porter au milieu des karsts...superbe. Le soir, un petit goûter surprise est organisé pour l'anniversaire d'Anais avec un vrai gâteau d'anniversaire et plein de nouveaux amis ;-) !
Le lendemain matin, nous allons sur l'île de Cat Ba pour en faire le sommet qui, même à 300 mètres, reste difficile du fait des 35 degrés et d'une énorme humidité! Mais la vue vaut vraiment la peine de perdre 3 litres d'eau!
Nous partons ensuite pour l'île aux singes où les singes ont tout compris en allant chercher leur nourriture directement dans les sacs des touristes.

Après une soirée où on fête mon anniversaire en compagnie de néo zélandais, d’une canadienne, d’un suisse, d'un énorme gâteau et de mojitos, nous repartons pour deux jours Hanoi.

Nous en profitons pour aller au bord du lac voir le fameux spectacle de marionnettes sur l'eau.Spectacle vietnamien ancestral, les marionnettes sont en bois et un orchestre joue en direct les musiques d'accompagnement. Nous découvrons ainsi un des instruments typique du Vietnam: le Dan Bau. Il s'agit d'une longue chape de bois de forme courbe et d'une corde de soie ou de bronze. Les sons qui en sortent sont envoutants:




Enfin, nous allons visiter la dernière maison de Ho Chi Minh (libérateur communiste du Vietnam) et son mausolée et nous terminons par le musée de l'ethnologie qui nous a permis de mieux appréhender les 54 ethnies qui peuplent le pays et leurs différents modes de vie.

Notre prochaine étape nous amènera à Hué, l'ancienne capitale vietnamienne, à bord de notre premier bus couchettes...une bonne nuit en perspective...

jeudi 12 avril 2012

Yangshuo, les paysages de Chine comme on se les imagine...

Et voilà, les 27 heures de train sont passées tant bien que mal, ce fut assez rapide finalement... On enchaine  avec un bus local pour arriver dans le village de Yangshuo, au milieu des karsts et des rizières.
Nous pensions arriver dans un village de routards mais les 15 boites de nuit de la rue principale nous démontrent le contraire. De nombreux touristes occidentaux et chinois parcourent les rues dans une ambiance de station balnéaire. Un bon contraste avec le paysage mais l'équilibre a été finalement bien conservé, les gens sont très sympas et nous nous y sentons plutôt bien.

Le lendemain, afin de poursuivre notre découverte de la culture chinoise, rien de mieux qu'un cours de cuisine! Un tour au marché entre fruits et légumes, volailles, cochons et chiens (et non ce n'est pas un mythe), nous choisissons nos ingrédients puis allons cuisiner tout ça: bœuf aux feuilles de menthe, poisson à la bière, haricots et nouilles sautés, raviolis chinois ou encore aubergines aux piments. Tout se fait au wok, c'est très bon et finalement pas si compliqué (oui oui on vous fera tester à notre retour!)

Histoire de digérer nous enchainons sur un tour en vélo au milieu des rizières et des karts, des paysages fabuleux qui correspondent à l'image que nous avions de la Chine.
Le soir, c'est reportage Thalassa en direct avec de la pêche au cormoran. Cela se passe la nuit, le pêcheur pagaie sur la rivière depuis sa petite embarcation de bambous, entouré de ses 4 ou 5 cormorans dressés. Une ampoule éclaire l'avant du bateau et les cormorans plongent tour à tour sous l'eau pour aller pêcher les poissons attirés par la lumière. Lorsqu'un des oiseaux en pêche un suffisamment gros, il reste bloqué dans son gosier car une ficelle l'empêche de passer. Le pêcheur récupère ensuite l'oiseau et le fait régurgiter son poisson. Bon, on ne sait pas si l'oiseau souffre de cette pratique, mais ils ont l'air vraiment attachés au pécheur puisqu'ils restent près de lui même lorsqu'ils sont libres.

Nous continuons sur notre lancée le lendemain matin avec une croisière sur la rivière Li. Encore une fois de somptueux paysages typiques (ils apparaissent même sur les billets de 20yuans!) défilent devant nos yeux, une bonne manière de passer notre dernier jour en Chine...

Nous finissons l'après-midi par un massage pas tout à fait relaxant, et un bon repas de canard rôti...
La Chine aura ainsi été un pays sacrément dépaysant (on s’en doutait un peu mais pas à ce point là), non seulement au niveau de la culture et de la langue mais également concernant les mœurs et les habitudes de vie des gens. Cela n’a pas toujours été évident, mais nous en gardons un très bon souvenir !

Le lendemain, nous prenons l'avion pour notre première destination en Asie du Sud-Est, Hanoi au Vietnam!

lundi 9 avril 2012

Pandas et Boudshas dans le Sichuan

Nous prenons à nouveau un train de nuit et nous voilà à Chengdu, dans le Sichuan, dans le Sud-Est de la Chine. Il s'agit d'une des plus grandes villes de la région, 11 millions d'habitants! La plupart des grandes entreprises commencent à y délocaliser leurs sites de production suite à la politique du gouvernement de développement de l'Ouest du pays. Autre fait non sans importance, Chengdu est aussi jumelée avec la ville de Montpellier depuis plus de 30ans!

Mais ce ne sont pas les raisons pour lesquelles nous nous rendons dans cette ville. De nombreuses choses y sont à voir, à commencer par la base de reproduction des pandas géants!
Plus de 200 pandas vivent en captivité dans ce centre, le plus grand du monde. On peut les voir de très près et honnêtement ce sont les animaux les plus mignons que l'on ait vus jusqu'ici (même devant des chatons). Leurs yeux brillants, leurs mimiques, leur manque d'agilité, et surtout leur silhouette de boule de poils les rendent adorables. Pourtant on ne peut s'empêcher d'avoir un pincement au cœur de les voir aussi loin de leur habitat naturel, et de penser qu'ils sont en danger encore une fois à cause de l'homme et de nos actions insensées...

En parlant de civilisations, nous visitons également les ruines d'une des capitales de la Chine en 2000 av JC: Sanxingdui. Cette découverte récente est, selon les experts, plus importante encore que l'armée enterrée de Xian. Les objets et sculptures en bronze, en jade ou en ivoire retrouvés sur ce site sont si finement réalisés que l'on crut d'abord à une civilisation extraterrestre (?!). C'est vrai qu'à voir la tête des masques, on se pose parfois la question...

Puis nous nous rendons à 100km à l'Ouest de chengdu, pour y voir le fameux bouddha géant de Lishan. Sculpé directement dans la roche, il culmine au-dessus d'une rivière et fait plus de 72m de haut. Son regard apaisé et son sourire malicieux semble d'ailleurs se moquer gentiment des hordes de touristes chinois et des quelques occidentaux venus le voir. Il est là depuis plus de 1 300 ans et nous donne une bonne leçon de "zenitude"...
Pour continuer sur cette voie et s'éloigner un peu de toute l'agitation urbaine, rien de mieux qu'un petit trek! Et c'est parti pour 3 jours de marches, au sens propre puisque le sentier est un escalier. Nous nous rendons sur la montagne sacrée d'Emei, avec pour objectif le mont Emeishan et ses 3000 mètres d'altitude. Nous traversons de nombreux monastères et l'isolement n'est hélas pas vraiment au rendez-vous puisque les chinois viennent en masse sur ce site. Téléphérique et bus rendent ainsi la randonnée accessible à tous... Mais nous résistons à la tentation et faisons tout le chemin sur des escaliers avec nos petites jambes, qui s'en souviennent encore! Mais voir le lever du jour au sommet en vaut vraiment la peine, et les premiers rayons du soleil illuminant le visage du bouddha permettent d'oublier l'agacement que peut provoquer la foule qui nous entoure...
Nous redescendons ensuite dans la vallée en parcourant des escaliers particulièrement rudes et dormons enfin dans un monastère. Un logement sommaire mais inoubliable.
Puis c'est le dernier jour de marche, nos mollets n'auraient pas tenu plus, au total cela fera plus de 40 000 marches parcourues sur plus de 7500m de dénivelés montées et descentes cumulées !Nous suivons un petit torrent, rencontrons quelques singes et arrivons à notre point de départ initial... Retour sur Chengdu pour aller y prendre de nouveau un train, direction Guilin et la rivière Li, grâce à 27 heures de trajet!!!

jeudi 5 avril 2012

De Pingyao à Xi'an, la Chine historique

Après une nuit beaucoup plus confortable en couchettes d’un train de nuit, nous voici arrivés dans la « petite » ville de Pingyao et ses 50 000 habitants. Nous prenons notre premier « sanlunche » chinois (mobylette à trois roues à 3 ou 5 places faisant office de taxi) pour arriver dans le centre de cette ville préservée et restaurée à l’intérieur de ses remparts.
Nous avons l’impression que cette ville est restée figée au 19ème siècle, à l’époque des premières banques chinoises et des compagnies de transports d’or aux cavaliers en armures et rompus aux arts martiaux. Nous passons la journée à visiter cette ville-musée et ses vieilles demeures de bois et de briques recouvertes de peinture noire contrastant avec des fresques taoïstes et des lanternes aux couleurs vives, à se balader sur ses remparts ou à flâner à vélo dans ses ruelles étroites. Mais lorsqu’on franchit les remparts, on revient brusquement dans la Chine d’aujourd’hui, son vacarme permanent, son urbanisation désorganisée et son rythme effréné.
Un autre train de nuit nous amène un peu plus au Sud jusqu’à Xi’an et son armée enterrée. Depuis la découverte en 1974 de ce gigantesque tombeau, Xi’an est en plein dynamisme économique et est devenue l’une des principales destinations touristiques de Chine avec tout ce qui va avec : aéroport, autoroutes et urbanisation. Heureusement, il reste encore de nombreux monuments et un superbe musée, témoins du riche passé historique de cette ville de presque 3000 ans, première capitale de la Chine unifiée : des tours, des temples, un quartier musulman, une grande Mosquée du 8ème siècle, des pagodes, des maisons de thé…
Mais le clou du spectacle reste l’armée enterrée du premier empereur Qin à 40km de Xi’an. Cet empereur est le premier à avoir unifié la Chine, il y a 2200 ans. Malheureusement, son règne tombera rapidement dans l’oubli puisqu’il utilisera pas moins de 500 000 personnes (soit le ¼ de la population adulte de l’époque), pendant 36 ans, pour construire son tombeau créant ainsi une famine par faute de main d’œuvre dans les champs ! Forcément, après sa mort, la population se révolta et la dynastie Qin s’éteignit quelques années plus tard. Son tombeau fut retrouvé par hasard par un paysan creusant un puits en 1974…depuis, près d’un millier de soldats en terre cuite ont été découverts, aujourd’hui protégés sous 3 immenses chapiteaux de béton et d’acier.
Ces quelques jours au centre de la Chine, nous ont permis de découvrir une autre gastronomie avec ses bouillons de morceaux de mouton, servis dans un grand bol dans lesquels nous avons émietté de grands morceaux de pain ou encore ses galettes fourrées de divers types de viandes et de légumes…bon c’est un peu gras, mais c’est plutôt bon.
Et puis, il y a toujours les Chinois, nous avons hâte de quitter les lieux touristiques où le tourisme de masse chinois sévit dans toute sa splendeur : je te pousse, je te bouscule, je te passe devant, je hurle dans les musées…bref, un énorme individualisme ponctué d’un manque de respect total vis-à-vis de l’autre…que du bonheur !
Après ces quelques jours au centre de la Chine, nous poursuivrons notre voyage (toujours en train de nuit et encore plus au Sud) vers la région du Sichuan et sa capitale, jumelée depuis 30 ans avec Montpellier, Chengdu.