jeudi 5 avril 2012

De Pingyao à Xi'an, la Chine historique

Après une nuit beaucoup plus confortable en couchettes d’un train de nuit, nous voici arrivés dans la « petite » ville de Pingyao et ses 50 000 habitants. Nous prenons notre premier « sanlunche » chinois (mobylette à trois roues à 3 ou 5 places faisant office de taxi) pour arriver dans le centre de cette ville préservée et restaurée à l’intérieur de ses remparts.
Nous avons l’impression que cette ville est restée figée au 19ème siècle, à l’époque des premières banques chinoises et des compagnies de transports d’or aux cavaliers en armures et rompus aux arts martiaux. Nous passons la journée à visiter cette ville-musée et ses vieilles demeures de bois et de briques recouvertes de peinture noire contrastant avec des fresques taoïstes et des lanternes aux couleurs vives, à se balader sur ses remparts ou à flâner à vélo dans ses ruelles étroites. Mais lorsqu’on franchit les remparts, on revient brusquement dans la Chine d’aujourd’hui, son vacarme permanent, son urbanisation désorganisée et son rythme effréné.
Un autre train de nuit nous amène un peu plus au Sud jusqu’à Xi’an et son armée enterrée. Depuis la découverte en 1974 de ce gigantesque tombeau, Xi’an est en plein dynamisme économique et est devenue l’une des principales destinations touristiques de Chine avec tout ce qui va avec : aéroport, autoroutes et urbanisation. Heureusement, il reste encore de nombreux monuments et un superbe musée, témoins du riche passé historique de cette ville de presque 3000 ans, première capitale de la Chine unifiée : des tours, des temples, un quartier musulman, une grande Mosquée du 8ème siècle, des pagodes, des maisons de thé…
Mais le clou du spectacle reste l’armée enterrée du premier empereur Qin à 40km de Xi’an. Cet empereur est le premier à avoir unifié la Chine, il y a 2200 ans. Malheureusement, son règne tombera rapidement dans l’oubli puisqu’il utilisera pas moins de 500 000 personnes (soit le ¼ de la population adulte de l’époque), pendant 36 ans, pour construire son tombeau créant ainsi une famine par faute de main d’œuvre dans les champs ! Forcément, après sa mort, la population se révolta et la dynastie Qin s’éteignit quelques années plus tard. Son tombeau fut retrouvé par hasard par un paysan creusant un puits en 1974…depuis, près d’un millier de soldats en terre cuite ont été découverts, aujourd’hui protégés sous 3 immenses chapiteaux de béton et d’acier.
Ces quelques jours au centre de la Chine, nous ont permis de découvrir une autre gastronomie avec ses bouillons de morceaux de mouton, servis dans un grand bol dans lesquels nous avons émietté de grands morceaux de pain ou encore ses galettes fourrées de divers types de viandes et de légumes…bon c’est un peu gras, mais c’est plutôt bon.
Et puis, il y a toujours les Chinois, nous avons hâte de quitter les lieux touristiques où le tourisme de masse chinois sévit dans toute sa splendeur : je te pousse, je te bouscule, je te passe devant, je hurle dans les musées…bref, un énorme individualisme ponctué d’un manque de respect total vis-à-vis de l’autre…que du bonheur !
Après ces quelques jours au centre de la Chine, nous poursuivrons notre voyage (toujours en train de nuit et encore plus au Sud) vers la région du Sichuan et sa capitale, jumelée depuis 30 ans avec Montpellier, Chengdu.

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