Quelques jours à Phnom Penh...

Nous arrivons à Phnom Penh en bateau par le Mékong. La capitale du Cambodge et ses 1,3 millions d’habitants nous changent beaucoup de la ville d’Ho Chi Minh que nous venons de quitter avec moins de circulation et une urbanisation plus basse. Nous sommes directement assaillis par des chauffeurs de « tuk-tuk », petit taxi à trois roues, moyen de transports cambodgiens par excellence. Nous nous dirigeons vers le siège de l’association Kroussar Thmey qui nous accueille pour notre séjour à Phnom Penh. Cette association s’occupe depuis plusieurs années de l’éducation d’enfants sourds ou aveugles sur tout le Cambodge.

Nous partons ensuite nous balader dans le marché central et dans le centre-ville de Phnom Penh pour finir le long du Mékong à regarder les cambodgiens danser sur les berges. Apparemment, danser ou faire ses exercices d’assouplissement en groupe, tôt le matin ou en début de soirée, est quelque chose de répandu dans toute l’Asie. Le lendemain, nous partons visiter le palais national où sont regroupés de nombreuses statues d’Angkor et d’autres sites archéologiques cambodgiens. Les pièces exposées sont vraiment superbes et on peut voir les nombreuses influences étrangères (égyptienne et indienne notamment) sur la civilisation Khmer.

Après cet avant-goût de ce qui nous attend à Angkor, nous plongeons dans un passé plus récent et beaucoup plus dur en visitant la prison S21 où plus de 15000 personnes ont été détenues, torturées et exécutées sous le régime des Khmers rouges. Ce régime n’aura duré que trois ans et pourtant cela aura suffi à Pol-Pot et consorts pour exécuter plus de 2 millions de leurs compatriotes dans des conditions encore plus barbares que les nazis pendant la 2nde Guerre Mondiale…et oui, c’est malheureusement possible. La prison est en fait un ancien lycée où les salles de classes ont été transformées en cellules ou salles de tortures, les agrès de gymnastique en potence et les façades recouvertes par du fil barbelé pour éviter les tentatives de suicide des prisonniers. A la sortie de la prison, nous croisons l’un des sept survivants, il sera difficile d’oublier son profond regard, son sourire et sa poignée de main…
Heureusement les choses ont très vite changé, le devoir de mémoire réalisé par les cambodgiens et le procès des anciens leaders Khmers rouges a permis d’obtenir une réconciliation nationale. Nous rentrons au siège de l’association où Sakona (le frère du directeur) et Gabriel (un géographe en thèse sur le Cambodge) nous proposent de sortir pour nous changer les idées. Nous faisons une soirée d’expatriés à passer de bars en restaurant français dans la bonne ambiance et la bonne humeur !

Le lendemain, nous partons pour l’île de la Soie, petite île située sur le Mékong où tous les habitants sont tisserands. Après un trajet en tuk-tuk puis dans un vieux ferry tout rouillé, nous débarquons sur une île où le changement de décors est total avec Phnom Penh. Ici, les routes sont en terre, bordées de palmiers, et les maisons sont toutes sur pilotis à l’ombre desquels les habitants se réfugient pour passer les heures les plus chaudes de la journée et installent leurs immenses métiers à tisser. La chaleur est si forte que nous nous réfugions dans la première épicerie pour demander à louer des vélos. La dame appelle alors sa voisine et pour 1 dollar la journée, nous voilà partis sur leurs vélos !
Nous pédalons jusqu’au bout de l’île pour atteindre une plage où de petites huttes sur pilotis ont été installées dans l’eau afin de s’abriter du soleil. Ça tombe bien car il est midi et le soleil tape très très fort. Après nous être baignés dans une eau devant avoisiner les 30°, un enfant nous invite chez lui pour voir sa mère tisser et nous vendre quelques écharpes. Nous repartons ensuite au coucher du soleil  sur Phnom Penh.

Nous profitons de notre dernière matinée du lendemain pour visiter le palais royal et ses nombreux bâtiments aux superbes toitures. Nous nous dirigeons ensuite faire quelques achats au marché russe sans grand succès mais les étalages d’écharpes et de fruits multicolores nous enlèvent un peu de déception.
Après trois jours à Phnom Penh, il est temps de partir pour Angkor et ses temples rejoindre Agathe et Dorian, un couple d’amis, actuellement en voyage en Asie du Sud-Est.